Comment l’agriculture intégrée peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique ?

Chers lecteurs, nous nous intéressons, dans cet article, à la question de savoir comment l’adoption massive de l’agriculture intégrée (systèmes de production intégrée) peut-elle contribuer à solutionner les questions en lien avec l’insécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique. En réalité, les petits exploitants agricoles produisent l’essentiel des denrées alimentaires dans les pays en développement comme le Bénin.

Cependant, d’une manière générale, ils sont beaucoup plus pauvres que le reste de la population et leur sécurité alimentaire est plus précaire que celle des pauvres en milieu urbain. Par ailleurs, bien que les prévisions indiquent que la majorité de la population mondiale vivra en zones urbaines à l’horizon 2030, les populations agricoles ne seront pas beaucoup moins nombreuses qu’aujourd’hui. En conséquence, il est prévisible que, dans la majeure partie du monde, la lutte contre la pauvreté (et la faim) reviendra à s’attaquer aux problèmes de survie des petits exploitants agricoles et de leurs familles.

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En quoi consiste l’agriculture intégrée et quels bénéfices pour les producteurs agricoles en Afrique ?

Le terme « intégré » vient du latin integrare qui signifie faire entrer, incorporer ou réunir des éléments dans un ensemble. On peut dire que c’est une agriculture dont le système est constitué d’au moins deux sous-systèmes. Les sous-systèmes (agriculture, élevage et pisciculture) peuvent être exploités individuellement dans certains systèmes d’exploitation, les produits de ces sous-systèmes s’ajoutant les uns aux autres.

Toutefois, les sous-produits d’un sous-système, qui normalement seraient perdus, deviennent des intrants dans un autre sous-système, et contribuent ainsi à l’amélioration des résultats escomptés pour telle ou telle production provenant de la terre et/ou de l’eau exploitées par un exploitant agricole.

Il faut dire que le choix de l’agriculture intégrée devrait être suivi de plusieurs bénéfices qui sont le recyclage efficace et l’utilisation des autres ressources disponibles dans le système agricole.

Dans ces conditions, le système agricole comprend les cultures agricoles, les arbres fruitiers, les arbres forestiers, les fourrages, les herbes et les animaux, qui ont un potentiel de contribution à améliorer l’utilisation et la gestion des ressources.

Ce recyclage favorise la réduction des dépenses destinées aux intrants et par ricochet sur la rentabilité du système (amélioration de la rentabilité) et notons aussi que cette rentabilité est aussi due à un autre bénéfice des systèmes agricoles intégrés (SAI) qui est l’amélioration de la productivité (accroissement du rendement économique par unité de surface, par unité de temps en vertu de l’intensification des unités de production et les relations entre ces derniers).

Les SAI favorisent la création d’emploi pour les jeunes et les femmes, la réduction de la pauvreté puisque l’augmentation des unités de production avec les interactions entre ceux-ci, font augmenter le besoin de main d’œuvre. Et l’une des unités qui demande plus d’employés est celle de l’agro-industrie qui permet la transformation des matières agricoles issues du système et augmente la rentabilité de l’ensemble du système.

Ainsi, dans le but d’assurer un meilleur fonctionnement des systèmes agricoles intégrés, il est opportun d’adopter de nouvelles innovations agricoles (semences améliorées) et technologiques (comme l’irrigation) qui sont à la base d’une excellente productivité, de rentabilité tout en préservant la nature d’où les SAI influencent positivement l’adoption des innovations agricoles, technologies tout en renforçant la durabilité, la sécurité environnementale, la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Comment réussir la mise en place d’une ferme d’agriculture intégrée ?

La réussite de toute ferme d’agriculture intégrée est conditionnée par la prise en compte de certains facteurs primordiaux lors de la conception du projet agricole.

Les facteurs à prendre en compte sont multiples : l’environnement (précipitations, température, type de sol, …) du domaine sélectionné ; la disponibilité des ressources (terres, travail et capitaux) ; les niveaux actuels d’utilisation de ces ressources ; la situation du marché cible (produits demandés, quantité, qualité recherchée et prix souhaité par les clients) ; l’accessibilité de la zone sélectionnée par les véhicules (moto, voiture, camion, etc.) et les réalités socio-culturelles de la zone sélectionnée.

Tous ces facteurs sont très déterminants dans le choix ou non du site de production qui abritera le projet agricole. Aussi faut-il préciser que le choix du site impactera fortement celui des productions à réaliser en termes de qualité et quantité.

Par ailleurs, la rentabilité du système agricole intégré se détermine par la mise en lien de plusieurs facteurs. Il est indispensable de se mettre dans une temporalité plus ou moins longue avant d’espérer le retour sur investissement en ce sens que les recettes sont remises dans l’exploitation pour assurer sa gestion efficiente.

Mais, de toute évidence, les informations de rentabilité devraient être mises à disposition afin de faciliter les choix qu’opèrent les promoteurs ainsi que pour les besoins éventuels d’investisseurs. L’une conditions primordiales de réussite, non négligeable, demeure la compétence de gestion de l’exploitant agricole ou du gérant.

Cet élément est très important pour le développement du projet car c’est évidemment ce qui détermine le choix des unités de production, la grandeur et le succès du projet.

En quoi l’agriculture intégrée est une alternative d’atténuation du changement climatique ?

L’agriculture des pays en développement devrait subir une transformation importante pour être en mesure de relever les défis de la sécurité alimentaire et des changements climatiques. Compte tenu des bénéfices qu’on peut en tirer, l’agriculture intégrée pourrait fortement contribuer à l’atténuation des risques climatiques.

En effet, une étude menée au niveau de la faculté d’agriculture de l’Université Sriwijaya en Indonésie, sur le thème « Le système agricole intégré de culture-élevage » a prouvé que l’utilisation de la bouse de bétail pour le compostage et la production du biogaz contribue à la réduction des émissions de méthane provenant des activités de bétail. Ensuite, l’apport de l’engrais organique (la bouse des bétails) et des résidus de cultures dans les terres influence la fixation du CO2 au niveau des activités organiques du sol et la biomasse des plantes.

Aussi faut-il évoquer le fait que le recyclage des déchets agricoles pour produire une variété de produits biologiques peut permettre de stocker du carbone plus longtemps et ralentir la conversion du carbone (C) en dioxyde de carbone (CO2.).

En tenant compte des résultats issus de cette étude, nous sommes en mesure d’admettre que l’agriculture intégrée est une alternative pour l’atténuation du changement climatique puisque certains systèmes agricoles intégrés favorisent la réduction de l’émission de méthane issu des activités pastorales.

Ce système favorise également le ralentissement de la conversion du carbone en dioxyde de carbone et par ricochet contribue à la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui atténue le changement climatique.

En définitive, face au changement climatique, l’inflation alimentaire, un progressif réveil des africains est attendu par rapport à l’importance du secteur agricole, et surtout l’identification d’une forte relation entre le système agricole et la pauvreté des paysans.

Il est primordial que les systèmes agricoles à petite échelle puissent offrir une vie rurale acceptable, un environnement propre et préservé, une alimentation adéquate, du combustible et des produits riches en fibres. Sans doute sera-t-il nécessaire d’adopter de nouvelles politiques afin de protéger et de favoriser un tel développement.

L’agriculture intégrée (Systèmes Agricoles Intégrés), à petite échelle, offre une possibilité de développement agricole durable, pour sauver l’Afrique de la pauvreté, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Il serait donc bénéfique de vulgariser ce modèle d’agriculture afin de susciter son adoption au niveau des paysans, des éleveurs et des exploitants agricoles.

C’est d’ailleurs la raison sous-jacente de cet article. Nous restons disponibles pour vous accompagner en cas de besoin dans vos projets de fermes d’agriculture intégrée.

C’est justement l’un des accompagnements que propose Crystal Agri Business – de la Ferme à l’Assiette.

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Cet article est une contribution de Florent Toto, Agronome socio-économiste, Spécialiste en agro-développement international. Il est disponible sur LinkedIn et Facebook.

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