Journée Nationale de l’Arbre : Au-delà de festivités au Bénin

Le Bénin fait le choix, depuis 1985, de commémorer chaque 1er Juin, la journée Nationale de l’Arbre. Cette journée suscite beaucoup d’engouements au niveau des autorités administratives, des acteurs du développement, des jeunes et de la population toute entière si bien qu’on se demande si l’aspect festif n’éclipse pas le but réel de cette journée. Cet article fait un état des lieux sur la protection de l’environnement au Bénin avec un focus sur les défis majeurs pour une contribution efficace du 1er Juin à la sauvegarde des ressources naturelles.

Le 1er Juin 2022 est l'occasion de la célébration de la 38ème Journée de l'Arbre au #Bénin. A cet effet, @MahugnonNehemie propose une réflexion au-delà des festivités. Share on X

Une vision verte du Bénin portée par le Président KEREKOU

La journée Nationale de l’Arbre a été instaurée par le Général Matthieu KEREKOU à travers le Décret N° 85-291 du 23 juillet 1985 portant institution de la Journée Nationale de l’Arbre.  Ledit décret en son article 2 stipule que : « Le 1er Juin de chaque année sera consacré à cette journée à laquelle fera suite une campagne de reboisement ». Le Président KEREKOU a aussi activement participé à cette vision en mettant en terre le premier plant à Sèmè-Kpodji. Cet arbre qui devrait normalement être un symbole de cette journée et faire la fierté des béninois comme la représentation de la statue de l’Amazone ne reste que dans la mémoire des moins jeunes.

A la suite du Président KEREKOU, les régimes successifs ont défini, chacun en ce qui le concerne, sa politique environnementale. L’un des projets phares qu’a connu le Bénin en matière de reboisement est la campagne « 10 millions d’âmes, 10 millions d’arbres ». Cette campagne nationale de reboisement massif lancée en 2013 visait à lutter contre la désertification, les effets des changements climatiques et à promouvoir la diversité biologique afin d’améliorer le cadre de vie des populations du Bénin. Chaque béninois devrait planter un arbre chaque année pour que le nombre de nouveaux arbres soit au moins égal à l’effectif de la population. D’autres initiatives ont également émergé ça et là pour susciter la volonté à planter un arbre chez chaque citoyen.

Après 38 ans de reboisement, quel bilan ?

Il faut reconnaitre que la journée Nationale de l’Arbre a contribué d’une manière ou d’une autre aux résultats actuels. Au nombre de ces résultats, plusieurs écoles, institutions et réserves forestières ont bénéficié des actions de reboisement sur toute l’étendue du territoire national. Ces journées ont permis de freiner la dégradation de l’environnement en remplacement des arbres qui ont subi le dictat de la déforestation ; encore qu’elles ne sont pas à la hauteur des dégâts causés.  Sans ces initiatives, le Bénin aurait peut-être un bilan pire.

Cependant, les résultats ne reflètent guère les moyens colossaux déployés pour ces journées de reboisement. En réalité, les participants à ces initiatives ne se soucient presque pas de la survie des plantes. Ils restent dans l’euphorie de la fête en pensant que le fait d’avoir mis en terre un plant était l’acte ultime. Or, un plant sans survie est laissé à la portée des animaux en divagation, au manque d’eau en période critique et aux autres intempéries. Il est dès lors urgent de trouver des approches réalistes pour s’assurer de la survie des plants mis en terre.

Les perspectives pour tirer profit de la Journée Nationale de l’Arbre

En elle-même, la Journée Nationale de l’Arbre est une initiative salutaire qui a permis d’attirer l’attention de la population béninoise sur l’importance de l’arbre dans la vie humaine avant même l’avènement de certaines politiques dans le domaine environnemental au niveau mondial (la Conférence des Parties, etc.). L’un des axes fondamentaux sur lequel l’innovativité serait de mise est l’éducation environnementale. En effet, l’introduction de ces modules de formation dans les cursus scolaires et dans les campagnes de reboisement permettront aux participants aux activités de reboisement de se soucier de la survie des plants mis en terre.

Ce discours n’est pas nouveau mais à force de le reprendre, il produira un changement de comportement positif et bénéfique à l’environnement. En termes d’innovation, la mise en place d’un comité de suivi de tous les projets de reboisement au niveau local, communal et national serait une solution à explorer. L’idée est d’inciter tout porteur de projet de reboisement à le faire parvenir à ce comité afin que ce dernier accompagne les promoteurs dans les actions de survie.

En définitive, la journée Nationale de l’Arbre a contribué au renforcement du patrimoine forestier au Bénin. Mais les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs au regard des moyens colossaux engloutis dans les campagnes de reboisement. Il est donc important de changer de stratégies afin de mieux tirer profit de tous les investissements faits dans le cadre des campagnes de reboisement. Il s’agit évidemment d’une responsabilité collective pour y parvenir et tous les acteurs sont sollicités. Mieux chacun devrait être garant de la survie des plants mis en terre.

Merci d’avoir lu cet article jusqu’à la fin. Nous restons disponibles pour vous accompagner en cas de besoin dans vos projets/programmes dans le secteur agricole, en donnant un point d’honneur à la qualité des services rendus par Crystal Agri Business, de la ferme à l’assiette…

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Cet article est une contribution de Néhémie KOTOBIODJO. Il est un Agronome socio-économiste, polyvalent sur les questions du développement rural, de la recherche à l’action. Néhémie est joignable via LinkedIn.

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